Le nouveau DPE entré en vigueur le 1er juillet 2021 fait mal aux logements de petites surfaces. C’est parmi les logements de moins de 30 m² que la part de passoires thermiques, c’est-à-dire des logements classés en F ou en G, est la plus importante.  La classe D est la plus représentée dans les petits logements alors que pour les surfaces supérieures la classe la plus représentée est C, et plus la surface est grande, meilleurs sont les résultats.  Ceci n’est pas dû à une meilleure qualité d’isolation pour les grandes surfaces, puisque à caractéristiques similaires la petite surface aura toujours un résultat plus médiocre. La date de construction est aussi un facteur important dans le résultat. Sans surprise ce sont les logements construits avant le 1er choc pétrolier en 1974 qui sont les plus énergivores.

Pour bien définir le concept de l’indice de compacité thermique il faut savoir que nous avons un volume intérieur çà chauffer, et que ce volume présente des surfaces déperditives. Ce sont les faces du volume exposées à l’extérieur ou à des locaux non chauffés. Pour calculer l’indice de compacité thermique, il suffit d’additionner toutes les surfaces déperditives et de diviser cette somme par la surface habitable. Plus le résultat est petit, meilleure sera l’efficacité thermique du logement et donc on aura un meilleur DPE

Quelques chiffres sur le DPE des studios.

Un peu plus d’un tiers des studios sont classés en F ou G, alors que pour les deux pièces c’est un peu moins de d’un quart et environ 9% pour les trois pièces et plus.

Tout d’abord, ce sont des logements de moins de 30 m² qui sont majoritairement représentés de la classe E à G.

graphique DPE
Source : Observatoire national de la rénovation énergétique

Les studios chauffés au fioul sont surreprésentés en classe E, F et G respectivement 27, 26 et 18%.

L’ADEME met à disposition du public un outil statistique qui en fonction de l’énergie de chauffage utilisé indique les répartitions de déperditions. Globalement ce sont les murs qui sont les plus déperditifs pour 39 % sur les constructions antérieures au premier choc pétrolier, et 28 % à partir de 1975. Etonnamment les fenêtres passent de 14 % à 23 % sans doute à cause de l’élargissement des ouvertures sur ce type de bien. Les plafonds se positionnent en quatrième position sur les six postes de déperditions recensés.

Pourquoi les studios sont-ils défavorisés ?

 On peut expliquer ce constat par plusieurs causes :

·        On trouve beaucoup de studios en rez-de-chaussée ou en dernier étage, et un logement avec un plancher sur sous-sol, ou un plafond donnant sur un comble ou l’extérieur sera toujours moins bien noté. En effet les plafonds ou planchers sont des surfaces déperditives importantes.

·        Le ratio surface déperditive/ surface habitable est plus défavorable.  Par exemple le ratio entre un studio présentera proportionnellement 2.5 fois plus de surface déperditive de murs qu’un appartement de même forme avec 4 fois plus de surface habitable.  

·        Les ponts thermiques sont plus importants. Si la configuration comporte des ponts thermiques de plafond et de plancher, il faudra ajouter les linéaires qui seront toujours proportionnellement plus importants sur les petites surfaces.

Quelle est la meilleure énergie pour chauffer un studio ?

Nous avons pris pour exemple un studio de 22 m² avec une exposition nord et 2 murs extérieurs exposés au Nord et à l’Est. L’appartement est situé dans un immeuble ancien en moellon et remplissage. Il est placé en étage intermédiaire entre deux locaux chauffés. Ces murs intérieurs donnent pour le premier sur un autre appartement, et le second sur des parties communes sans ouverture. Il est équipé d’une VMC collective, et l’isolation intérieure a été réalisée en 2000.

Seuls les moyens de production de chauffage et d’eau chaude sanitaire vont être modifiés :

  • 1er cas : chauffage par panneaux rayonnants et ECS électrique avec ballon de 50 litres **.

                Résultat : Classe énergie D (239) et classe GES B (7)

                Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie C (135) et classe GES A (4)

  • 2ème cas : Chauffage par panneaux rayonnants et ECS électrique  instantané. 

                 Résultat : Classe énergie D (222) et classe GES B (7)

                 Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie C (132) et classe GES A (4)

  • 3éme cas : chauffage par radiateur à fluide caloporteur et ECS électrique instantané.

                  Résultat : Classe énergie D (230) et classe GES B (7).

                  Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie C (137) et classe GES A (4)

  • 4ème cas : chauffage et ECS gaz par chaudière à condensation installée en 2006.

                   Résultat : Classe énergie D (204) et classe GES D (21)

                   Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie B (83) et classe GES C (14)

  • 5ème cas : Chauffage et ECS collectif au fioul avec une chaudière installée en 2002.

                    Résultat : Classe énergie E (288) et classe GES F (83)

                     Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie D (148) et classe GES D (41)

  • 6éme cas : PAC air/air réversible et ECS électrique instantané.

                     Résultat : Classe énergie D (202) et classe GES A (6)

                     Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie B (101) et classe GES A (3) 

  • 7éme cas : PAC air/air non réversible et ECS électrique instantané.

                      Résultat : Classe énergie D (190) et classe GES A (5)

                      Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie B (93) et classe GES A (5)

  •  8éme cas : convecteur électrique et ECS électrique instantané.

                       Résultat : Classe énergie E (253) et classe GES B (8)

                       Comparaison avec un appartement de 100 m² : Classe énergie C (142) et classe GES A (4)

Le violet représente la consommation d’un appartement avec les mêmes caractéristiques de construction, orientation et équipements que le studio. Les valeurs représentent la consommation exprimée en kWh/m².an. 

Conclusion

Sans surprise les convecteurs obtiennent la moins bonne note. La bonne idée si la copropriété le permet serait de faire installer une PAC air/air.  La PAC air/air réversible est un peu plus gourmande mais pour une différence de 12 kWh/m².an apporte un confort incomparable en été. Pour les travaux de rénovation énergétique, les propriétaires peuvent bénéficier d’aides et de subventions. Le ministère de l’économie vous donne toutes les infos sur leur site internet. En très bonne position dans le classement le gaz est une excellente solution si la PAC ne peut pas être installé. Cependant il est grandement émetteur de gaz à effet de serre. Le fioul tend à disparaître, puisque les pouvoirs publics interdisent le remplacement des vieilles chaudières à cause de leur forte émission de gaz à effet de serre. 

Catégories : Immobilier

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