Un rapport du GIEC a été dévoilé par l’Agence France Presse et révèle un futur catastrophique pour l’humanité si des mesures drastiques ne sont pas prises. Notre résumé dans l’article ! 

Des scientifiques préoccupés par le réchauffement climatique

Les climatologues craignent de plus en plus que le réchauffement climatique ne déclenche des points de basculement dans les écosystèmes de la Terre, ce qui entraînera une catastrophe généralisée et peut-être irrévocable, à moins que des mesures ne soient prises en urgence. 

Une ébauche du rapport suggère que les impacts du réchauffement climatique se verront bien plus rapidement que ce que l’on a tendance à croire et qu’ils vont fondamentalement changer nos modes de vie dans les décennies à venir, et ce, même si les émissions de gaz à effet de serre sont sous un certain contrôle. 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prépare un rapport historique qui sera publié par étapes cet été et l’année prochaine. La majorité du rapport ne sera néanmoins pas publiée à temps pour être prise en considération par les responsables politiques lors de la Cop26, le sommet des Nations unies qui aura lieu en novembre à Glasgow en Ecosse. 

Une ébauche du rapport du GIEC datant apparemment du début de l’année a fuité et a été communiquée à l’agence France-Presse, qui a publié ses découvertes jeudi. L’ébauche alarme d’une série de seuils au-delà desquels il sera peut-être impossible de se remettre du dérèglement climatique. Il prévient que “la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique drastique grâce à une évolution des espèces et la création de nouveaux écosystèmes… les humains non”.

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De nombreux points de basculement

Les points de basculement sont déclenchés lorsque les températures atteignent un certain niveau, un impact entraînant rapidement une série d’événements en cascade aux répercussions considérables. Par exemple, lorsque l’augmentation des températures entraîne de la fonte du pergélisol arctique, le sol dégelé libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre qui provoque à son tour un réchauffement accru. 

D’autres points de basculement comprennent la fonte des calottes glaciaires des pôles qui devient irréversible en dessous d’un certain seuil, et ce même si les émissions de carbone décroissent rapidement. Cette fonte pourrait également entraîner une hausse du niveau de la mer de manière catastrophique au cours des décennies à venir, ainsi que la possibilité que l’Amazonie devienne soudainement une savane, ce qui pourrait arriver rapidement avec seulement de faibles augmentations des températures.

Bob Ward, directeur des politiques et de la communication au Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment de la London School of Economics, a déclaré : “Les scientifiques ont identifié plusieurs seuils ou points de basculement régionaux et mondiaux potentiels dans le climat au-delà desquels les impacts deviennent imparables ou irréversibles, ou s’accélèrent. Ces points pourraient engendrer d’énormes réactions sociales et économiques, telles que les déplacements de population et des conflits, et représentent donc les plus grands risques potentiels du changement climatique. Les points de basculement devraient être les impacts du changement climatique dont les décideurs s’inquiètent le plus, mais ils sont souvent laissés de côté dans les évaluations des scientifiques et des économistes car ils sont difficiles à quantifier.”

Un rapport plus alarmiste que les précédents

De précédents travaux du GIEC ont été critiqués pour ne pas avoir pris en compte certains points de basculement. Le nouveau rapport devrait contenir les avertissements les plus solides jamais formulés par l’organisme sur le sujet.

Simon Lewis, professeur de sciences du changement global à l’University College London, annonce : “Rien du rapport du GIEC ne devrait être une surprise, puisque toutes les informations proviennent de la littérature scientifique. Mais mis bout à bout, le message clair et puissant du GIEC est qu’un nombre croissant d’incidents sévères comme des canicules, des incendies, des inondations et des sécheresses sont à prévoir avec des impacts désastreux pour de nombreux pays. A ceci s’ajoutent des changements irréversibles, souvent appelés points de basculement, comme lorsque les fortes températures et sécheresses signifient que certaines parties de l’Amazonie ne pourront survivre. Ces points de basculement peuvent se lier les uns aux autres, comme des dominos à la renverse.”

Il ajoute : “Le timing exact des points de basculement et des liens entre eux n’est pas bien compris des scientifiques, donc ils ne l’ont que peu mentionné dans leurs précédents travaux. Le langage direct du GIEC est ici le bienvenu car les gens ont besoin de comprendre ce qui est en jeu si la société ne prend des mesures immédiates pour réduire drastiquement les émissions de carbone.”

Myles Allen, professeur de science des géosystèmes à l’Université d’Oxford, refuse de commenter le rapport provisoire mais souligne qu’il est encore possible d’éviter des impacts désastreux. “C’est important que les gens ne se disent pas “dans tous les cas nous sommes condamnés alors pourquoi s’embêter à essayer ?”. C’est un problème qui peut être réglé. Nous pourrions arrêter le réchauffement climatique en une génération si nous le voulions, ce qui signifierait limiter le futur réchauffement climatique à pas beaucoup plus que ce qui a déjà eu lieu au cours de ce siècle. Nous savons également comment. Il s’agit juste de s’y mettre”. 

Selon l’AFP, le rapport du GIEC détaille au moins 12 points de basculement. “Le pire est à venir, et il affectera beaucoup plus la vie de nos enfants et de nos petits-enfants que la nôtre”, dit le rapport.

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Les accords de Paris insuffisants

Le rapport pourrait faire l’objet de modifications mineures dans les mois à venir, le GIEC se concentrant sur un résumé essentiel destiné aux décideurs politiques. 

Les modèles précédents prévoyaient qu’un changement climatique altérant la Terre n’était pas probable avant 2100. Mais le projet de rapport des Nations unies indique qu’un réchauffement prolongé, même au-delà de 1,5 °C, pourrait avoir « des conséquences de plus en plus graves, qui dureront des siècles et seront, dans certains cas, irréversibles ». Il affirme qu’avec un réchauffement de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels enregistrés jusqu’à présent, le climat est déjà en train de changer. Il y a dix ans, les scientifiques pensaient que limiter le réchauffement de la planète à 2 °C par rapport aux niveaux du milieu du XIXe siècle serait suffisant pour préserver l’avenir.

Cet objectif est inscrit dans l’accord de Paris de 2015, adopté par près de 200 nations qui se sont engagées à limiter collectivement le réchauffement à un niveau « bien inférieur » à 2 °C – et à 1,5 °C si possible. Sur la base des tendances actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de 3 °C au mieux.

Catégories : Écologie

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